Première représentation d'Houplines
En cartouche : « Houpline sur la lis ». – Vue prise du nord-ouest.
Au second plan, la Lys traverse la miniature de droite à gauche. Nombreux bateaux, les uns amarrés à la rive, deux autres en mouvement ; retenue d’eau ; quatre moulins (ceux que signalent les dénombrements du fief de Molimont) : trois sur la rive droite dont deux abrités par une même « maison », le dernier sur une île ménagée au milieu du cours d’eau.
Un peu en avant de la rivière, vers l’observateur, trois bâtiments jointifs et couverts de tuiles : peut-être une des censes qui se trouvaient sur la rive gauche de la Lys.
Ces deux rives n’étaient nulle part à Houplines réunies par un pont. Il y avait encore au XVIIIème siècle, qu’une « planche pour les gens de pied ». C’est cette « planche » que nous voyons ici longeant trois des moulins. A son extrémité est, commence la rue principale de l’agglomération.
A droite, l’église en pierre et couverte d’ardoise. Son plan apparaît mal : impossible de dire si la nef occupe la partie vers la rue du bâtiment parallèle à l’observateur (le chœur se trouvant donc dans le prolongement vers la droite) ou si elle occupe celui de deux travées et éclairé par une fenêtre dans l’axe dans la direction du spectateur; en tout cas, le clocher surmonté d’une flèche en charpente à trois étages d’abat-son, se trouve à la rencontre des trois parties de l’édifice.
A droite de l’église, « chaumières » plus importantes que les autres : ne serait-ce pas le Prieuré d’ Houplines dont nous savons qu’il était attenant au cimetière ? Un peu en avant, maison couverte de tuiles : deux niveaux, lucarne ou fronton à la base de la toiture.
A gauche de la route, important château en pierre sombre et couvert d’ardoises. On distingue deux parties. A gauche, haute tour sur plan rectangulaire d’au moins cinq niveaux dont les quatre derniers régulièrement éclairés sur la face nord de fenêtres carrées à meneaux, contrefort étayant la face est, chemin de ronde, toiture à quatre pans, lanterne d’observation au sommet, trois hautes souches de cheminées. A droite, représenté volontairement plus petit que la réalité, ensemble de constructions formant un quadrilatère ; on y distingue au moins le châtelet d’entrée avec ses deux tourelles rondes coiffées en poivrière et son pont-levis, deux corps de logis accolés l’un à l’autre et un troisième perpendiculaire aux précédents, tous pourvus d’ouvertures, de souches de cheminée et, pour le dernier, de pignons à pas de moineaux.
Presque rien de ce que nous voyons ici resté en état. Houplines rive gauche, devenu belge, aussi bien qu’ Houplines rive droite demeuré français ont été totalement
détruits par la Grande Guerre et reconstruits, parfois sur un autre plan. Seul le cours d’eau garde une trace du port et du bief créé pour faire tourner l’un des moulins.
Planche extraite de J.M. Duvosquel, album de Croÿ, Tome 13 Châtellenies de Lille, Douai, Orchies, Bruxelles, 1986, planche 139.
Histoire des ALBUMS DE CRÖY
Le Duc Charles de Cröy né en 1560, mort en 1612, était l’un des grands seigneurs de l’époque, ses domaines s’étendaient de la Picardie jusqu’aux Ardennes. Sa mère était Jeanne d’Halluin. Ce duc, était un homme méticuleux et amoureux des beaux arts. Il décidait de faire le relevé de toutes ses propriétés - le cadastre- et de faire partout des croquis de tout ce qui était important. Pour cela il fit appel à un peintre de Valenciennes Adrien de Montigny, qui se mit au travail avec ses élèves. Les uns dessinaient la carte du pays, les autres exécutaient à la gouache chacune des localités. A travers ces petits tableaux, on peut apercevoir, châteaux églises, modestes maisons rurales, fermes cossues, moulins à eau ou moulins à vent ainsi que la vie quotidienne de nos ancêtres. Près de 2500 gouaches furent réalisées.
HOUPLINES
Notre commune faisait autrefois
partie de la Flandre Wallonne et du diocèse de Tournai. En 1095, l'évêque de cette ville donne l' Autel d'Houplines à l'Abbaye de
Sainte-Basle de Reims. Celle-ci y établira un prieuré qui subsistera jusqu'en 1789.
A la veille de la Révolution, le territoire d'Houplines relevait de deux seigneuries différentes. D'une part, la seigneurie
d'Houplines-Molimont (Le bourg actuel). Elle est mentionnée dès le 13ème siècle et dépend de la Salle de Lille. Elle sera le fief de la Maison du Maisnil, puis de celle de Poucques et de
Bours, passera à celle de Mérode et d'Isenghien pour aboutir en 1789 à la princesse d'Isenghien, comtesse de Lauraguais. Les armoiries de la maison d'Isenghien, de Sable au Chef d'Argent, seront
adoptées par la Ville d'Houplines.
D'autre part, la seigneurie de Grand-Bar et Petir-Bar située au-delà de la Lys et qui faisait partie de la Châtellenie de Warneton. Après le rattachement d'Houplines à la France en 1668, cette seigneurie restera terre d'empire (germanique) et ce jusqu'en 1769.
Au contraire d'Armentières qui dés le Moyen Age était une ville "franche" (elle avait reçu de son seigneur le droit de gouverner seule), Houplines "ville batice" ne jouissait pas de franchises et dépendait directement du seigneur qui y nommait les baillis et les échevins représentant son autorité.
Grâce à la Lys navigable, l'industrie s'est développée de bonne heure à Houplines. En 1383, on dénombrait deux moulins à blé, l'un commun (c'est-à-dire accessible à tous), l'autre réservé aux marchands. Il y avait un moulin à papier et un autre à huile. C'est autour d'eux que s'est groupée la première agglomération.
La draperie (travail de la laine) apparaît au 17ème siècle lors de la transformation du moulin à papier en moulin à fouler le drap. Puis au 18ème siècle, se développe, avec la filature et tissage, le travail du lin et du coton. Vers 1750, on comptait à Houplines 80 métiers pour le tissage des toiles communes et une blanchisserie qui pouvait traiter 80 pièces de toile par an.
En 1768 fut établie, en notre commune, une manufacture royale de fils de coton et de mousseline, mais elle ne put résister à la concurrence étrangère, en particulier à la concurrence anglaise favorisée par le traité commercial de 1786.
C'est au cours du 19ème siècle, avec la révolution industrielle et les débuts du machinisme, qu'Houplines devient un centre textile important. L'industrie s'y développe concurremment à celle d'Armentières et, vers 1900, Houplines est considérée comme une ville populeuse et prospère. Le quartier de "la grande route", regroupé autour des usines et de l'église Saint-Charles construite en 1883, est né de ce développement industriel.
La cité a été presque entièrement détruite au cours de la guerre 1914-1918. Le front passait sur son territoire et le hameau de l'Epinette a été le théâtre de combats acharnés et répétés.
La population passa de 7550 habitants en 1914 à 1662 en 1921. En souvenir de ces épreuves, les armoiries de la ville comportent la Croix de Guerre.
Après le terrible conflit, il a fallu reconstruire. La nouvelle Mairie a été bâtie en plein champ entre le Bourg (le centre historique) et la Route (le centre industriel). Quant à l'église Sainte-Anastasie, elle fut édifiée sur les fondations de l'ancienne Mairie, elle-même située à l'emplacement de ce qui fut au Moyen Age le château fort d'Houplines
La commune, qui n'avait pas en 1940 recouvré son ancienne activité, a été de nouveau éprouvée par les bombardements aériens. Cent vingt maisons ont été sinistrées dont une cinquantaine entièrement détruites.
Houplines compte à ce jour près de 8 000 habitants. l'activité économique n'est plus basée sur le textile, mais se concentre principalement sur le tertiaire.
(Archives Municipales)
Armoiries d'Houplines
Les armoiries de la ville d'Houplines sont "De sable au chef d'argent", c'est-à-dire que le champ de l'écu est de couleur sable (noir) et que la
partie supérieure de l'écu est de métal argent (blanc). Ces armes sont celles de la famille d'Isenghien, les Vilain de Gand.
Mais Houplines a appartenu à différentes familles au cours des siècles : celle de Maisnil qui apparaît dès le XIIIè siècle, celle de Poucques qui
l'acheta en 1307 et la posséda sans interruption pendant plus de deux siècles, et qui la vendit à celle de Montmorency-Croisilles en 1547. La seigneurie passa ensuite dans la maison de Mérode à
la fin du XVIème siècle, puis elle échut, le 4 octobre 1611, à Philippe Lamoral Vilain de Gand, comte d'Isenghien, baron de Rassenghien.
Cette famille des Vilain de Gand conserva la terre d'Houplines de 1611 jusqu'à la Révolution française, le dernier seigneur en étant Antoinette-Candide-Pauline de Brancas, comtesse de Lauragais. Celle-ci, née en 1758, avait épousé Louis-Pierre Engelbert, prince héréditaire d'Arenberg, à Paris en 1773. Elle possédait encore Houplines le 3 janvier 1792.
De "la très-noble et très-anchienne mayson surnommée Vylaeyn", on dict : "Il n'y a vilaeins noble que en Flandres". Cette maison porte : de sable au chief d'argent, et crye: Vilaeyn le noble ! A Gandt le noble Vilaeyn !". Ainsi, ce sont les armes des Vilain de Gand de la maison d'Isenghien, "de sable au chef d'argent", que la ville d'Houplines adopta pour blason. Elles sont accompagnées de la Croix de guerre 1914-1918, décernée le 18 septembre 1920.
Ces armes sont également portées par Ennetières-en-Weppes, commune qui fut cédée à cette famille en 1582 par l'abbaye de Saint-Pierre de Gand, ainsi que par Sailly-lez-Lannoy, commune qui leur appartint au XVIIème siècle.
Le logo
Le logo de la ville d'Houplines a été créé en 2005. Il a été présenté pour la première fois le vendredi 16 septembre, à l'occasion de l'inauguration
de l'exposition "Houplines à la Belle Epoque", organisée par le comité d'histoire de la commune. Ce logo est intitulé "une ville à la croisée des chemins". Dans le bleu du ciel se dresse
la silhouette de l'hôtel de ville, placée à l'intersection de deux routes formant le H d'Houplines. L'une des routes semble être celle qui longe la vallée de la Lys, d'Armentières à Frelinghien,
et l'autre semble être celle qui conduit vers la campagne. Quant à la couleur verte, elle rappelle la nature.
Ce logo a pour but de faire parler d'Houplines, et le nom de la cité, écrit en toutes lettres, indique immédiatement son appartenance. Il s'agit
d'une manière moderne de rendre plus visuelle l'identité de la commune, ce qui ne pouvait pas forcément l'être avec les armoiries, une grande majorité de personnes ne les connaissant peut-être
pas.
(Texte d'Alain Fernagut)
Mis en ligne 18/03/2016