Au printemps 1918, après le traité de paix signé le 3 mars 1918 avec la Russie soviétique, l’Etat Major allemand récupéra près de 40 divisions qui combattaient à l’est. Il pensa alors pouvoir disposer d’une certaine supériorité numérique sur le front ouest et lancer une grande offensive avant l’arrivée des renforts américains qui n’étaient attendus qu’au second trimestre 1918. C’est ainsi que débuta l’offensive Georgette.
Le 7 avril 1918 dans la Nuit Houplines et Armentières subirent un violent bombardement par obus à gaz. Les britanniques comptèrent entre 28 000 et 40 000 obus qui mirent de nombreux soldats hors de combat.
Le 9 avril 1918, les troupes allemandes, fortes de 31 divisions contre seulement 13 du côté allié, sortirent des tranchées boueuses du front de la Lys, entre Armentières et La Bassée. A Houplines et Armentières, villes presque encerclées, la 34éme division d’infanterie britannique subit le choc de la 38éme division d’infanterie allemande.
Le 11 avril 1918, la ville était entre les mains des Allemands. Les Britanniques furent repoussés sur 50 kilomètres environ. Mais après des combats acharnés, la IIéme armée britannique du général Plumer reprit Armentières et Houplines le 10 octobre 1918.
Le 11 novembre 1918 vint l’armistice, Houplines offrait un spectacle de désolation. Sur 2000 maisons, 852 étaient détruites, et 861 très endommagées. Le reste ne valait guère mieux et avait besoin de sérieuses réparations. La commune déplorait la mort de 308 soldats et de 63 civils. Ces chiffres ne font cependant partie d’une liste certainement incomplète.
Mademoiselle Deletête reçut une lettre de félicitations du Ministre des P.T.T. le 24 février 1915 pour sa conduite durant la guerre. Une mention signalant sa courageuse attitude fut consignée dans le Journal Officiel du 28 mars 1915. De même Monsieur Gabriel Billet, secrétaire de la mairie, et Mademoiselle Marie Marguerite Antoine, employée auxiliaire des postes, furent cités au Journal Officiel du 17 juin 1917, pour leur dévouement et pour être restés à leurs postes, même pendant l’occupation allemandes.
Cent ans ont passé depuis le début de ce terrible conflit. Le monument aux morts ; érigé le 24 septembre 1922 à l’entrée du cimetière communal, est là pour nous rappeler l’héroïsme et le sacrifice des soldats et de la population civile houplinoise. Ne les oublions pas, tout comme il ne faut pas oublier les 664 soldats du Commonwealth qui reposent dans les deux cimetières militaires britanniques de la ville. Car c’est aux générations présentes et futures de se souvenir, afin de ne pas oublier que la paix est fragile.
Edition 7/10/2018