A l'aube du déclenchement de la Première Guerre mondiale, Houplines était une commune de 7 667 habitants, avec une superficie de 1 130 hectares. Elle s'était fortement industrialisée à partir du milieu du XIX siècle, de nombreuses usines s'étant installées le long de la rivière de la Lys, ce qui s'était traduit par l'arrivée d'une nombreuse population.
La ville était administrée par Ferdinand Decocq (1873-1948), maire depuis 1912, aidé de deux adjoints, Louis Lesaffre et Henri Flament, et de dix-neuf conseillers municipaux.
La ville possédait de nombreux services administratifs et municipaux : un hospice, un bureau de bienfaisance, un bureau de poste et télégraphe géré par mademoiselle Marie-Clémentine Deletête, un bureau de recette principale, un bureau de contributions indirectes.
La police était représentée par le commissaire Bideaux, surnommé "Makoko" par une partie de la population, le maréchal-des-logis Lenglart, et deux gardes-champêtres, Dumez et Vanalderweireldt. La douane, par Granier et Fossier, receveurs. le service des octrois était assuré par Charles Devolder, receveur central, Jules Delecroix, receveur, A. Leroy, surveillant, et quelques employés aux deux entrées de la cité pour la perception des droits d'entrée de marchandises. Une compagnie de sapeurs-pompiers, ayant pour siège le café "Au Nord", était dirigée par Leroy, capitaine, Conia, lieutenant, Bouquillon, sous-lieutenant.
Une ligne de chemin de fer, venant de Belgique et allant à Armentières, établie en 1870, transportait les voyageurs et les marchandises. Le chef de gare était monsieur Hellouin. Une ligne de tramway, reliant Armentières à Halluin, ouverte depuis 1895, passait par Houplines. Elle avait un dépôt installé derrière la place de la République, ainsi qu'un château d'eau pour alimenter les chaudières du "car à vapeur" (démoli en 2007).
Au Bourg l'école communale de garçons était dirigée par M. Rovillé, celle des filles, par Melle Hérard et la maternelle, par Mlle Decrême. A la route, c'est M. Godard qui était directeur de l'école laïque communale des garçons; Mme Bourez dirigeait celle des filles et Mme Burie la maternelle.
L'enseignement libre se trouvait rue d 'Hespel, avec une école de garçons dirigée par M. Maes et une école de filles, par Mme Vergoten. De plus, une école dirigée par les soeurs de Sainte -Marie d'Angers, appelée "l'Institut Notre-Dame de la Lys", se trouvait sur la rive belge de la Lys depuis janvier 1903.
La ville était partagée en deux paroisses : l'église Sainte-Anastasie au Bourg avec l'abbé Célestin Bailleul (né le 27 mars 1858 à Neuf-Berquin) depuis 1912 comme curé-doyen; l'église Saint-Charles à la Route, avec l'abbé Jules Delanghe (né le 2 mars 1858 à Zuytpeene) depuis 1903 comme chapelain.
Houplines comptait deux sociétés de musique : "l'Harmonie" (chef : Jean Strauwen et président : Léon Vanderschelden) et "Le réveil musical" (chef : Louis Leurs et président : Oscar Dezitter). Deux chorales : " La Cécilienne", avec L. Carpentier comme chef, et E. Lutun comme président, dont le siège était au café "Au Nord"; et l'Union Chorale" avec Arthur Defer comme chef, et Rossel comme président, dont le siège se situait " Au Nouveau Retour de Paris". Côté sport s'y ajoutaient deux sociétés de gymnastique masculine avec " Les Compatriotes Houplinois" depuis 1888 et "l'Alerte" depuis 1912.